Pump.fun disparaît soudain de X ainsi qu’une vingtaine d’acteurs liés aux mèmecoins. Les modérateurs invoquent une nouvelle vague de répression contre les bots et les outils de trading automatisé.
Sans avertissement, X (ex-Twitter) coupe le compte officiel de Pump.fun.
Dans la foulée celui de son fondateur, Alon Cohen, puis toute une série de bots affiliés. En quelques minutes, la plateforme la plus virale du moment se retrouve muette. Aucun message officiel. Seulement cette justification laconique : « activité suspecte, manipulation algorithmique, récidive. »
X (ex-Twitter) provoque une onde de choc après la censure de Pump.fun
Les effets sont immédiats. Solana flanche. Les mèmecoins lancés depuis 48h perdent 30 à 70 %. Les communautés Telegram se fragmentent. Les market makers quittent certains pools. Les tokens humoristiques, jusqu’alors promus sur X à coups de threads viraux, disparaissent des radars.
Fracas sur le marché
La chute est immédiate. Fartcoin, lancé la veille sur Pump.fun, perd 38 % en deux heures. Les volumes Solana se contractent. Les flux partent vers des launchpads concurrents. Les analystes redoutent un trou d’air avant la méga‑vente de jetons à un milliard de dollars que Pump.fun promettait pour juillet. Mais derrière la panique, un problème plus profond se dessine. En l’occurrence, la déconnexion forcée entre l’usine à jetons et le tuyau de propagation.
Fermeture de l’autoroute
Depuis début 2024, Pump.fun représentait l’autoroute des traders désinhibés. Création de tokens en 30 secondes. Aucun KYC. Une interface gamifiée. Et surtout : une stratégie sociale fondée à 100 % sur X. Chaque nouveau jeton était automatiquement relayé. Des bots suggéraient des investissements, boostaient les volumes, fabriquaient le storytelling.
Sans X, Pump.fun perd son carburant.
Plus de visibilité, ni de FOMO et plus d’accès aux trendsetters. Ce n’est pas une panne, c’est une décapitation.
Trois failles à ciel ouvert
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Dépendance fatale : bâtir tout un empire sur une seule plateforme sociale, contrôlée par un homme capricieux et sous surveillance politique, relevait de la folie.
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Impunité toxique : entre bots de pump, copies de copies et fausses communautés, Pump.fun n’a jamais réellement tenté d’assainir ses méthodes.
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Effet Streisand inversé : en coupant la voix du projet, X déclenche une contre-campagne. Des clones apparaissent. Des communautés se décentralisent. La viralité change d’aiguillage.
Hypothèses en tension
À court terme, Pump.fun pourrait se replier sur Farcaster, Lens ou Telegram. Une version décentralisée (sans relai centralisé) est évoquée par les développeurs. Certains parlent d’un retour sous pseudonyme, via des smart contracts autonomes.
Cependant, une autre hypothèse prend corps : celle d’un rattrapage légal. Aux États-Unis, plusieurs avocats annoncent des procédures collectives. En Europe, les régulateurs examinent déjà la compatibilité de Pump.fun avec MiCA. La légèreté de la plateforme pourrait très vite devenir une pièce à conviction.
La fête est finie pour Pump.fun sans X
Pump.fun incarnait l’ère du tout « possible. Un bouton, un token, un rêve. En supprimant le compte de Pump.fun, X ne fait pas que censurer. Il signale la fin d’une époque où la viralité suffisait à faire exister un actif. La question désormais n’est plus « comment lancer un mèmecoin », mais « jusqu’où ira la purge ».
Pump.fun reste peut-être silencieux aujourd’hui. Mais ses conséquences, elles, résonnent déjà partout.
Effet domino sur les Altcoins
Après la chute de Pump.fun sur X, la première victime collatérale est Solana. Le réseau, étroitement lié à l’écosystème mèmecoins, encaisse un recul de 11 % en 48 h. Les volumes se contractent. Les gas fees chutent. Plusieurs projets à petit market cap gèlent leur roadmap.
Des launchpads concurrents, comme Raydium et OpenBook, tentent de récupérer la manne. Mais sans le relais viral de X, la mécanique s’enraye. Moins de visibilité, moins d’entrants, plus de frictions. L’énergie qui nourrissait la prolifération s’effondre.
Les autres L1 prennent le relais
Ethereum reste stable. Les jetons DeFi remontent légèrement. Arbitrum et Base attirent de nouveaux mèmecoins, sans retrouver la vélocité Pump.fun. Avalanche, de son côté, multiplie les annonces de partenariats pour accueillir les créateurs orphelins de X.
Une rotation sectorielle s’amorce. Le marché fuit les tokens “lol” pour revenir vers les actifs utilitaires, outre le storytelling qui s’oriente vers la sobriété. Les influenceurs, eux, se replient sur Discord, Telegram et Mirror. La parole se fragmente.
Le stablecoin redevient refuge
Face au bruit, l’instabilité et la censure, les investisseurs se replient. L’USDC grimpe. Les pools de liquidité stables se reforment. Certains voient déjà dans cette réaction un prélude à une période de contraction mémétique. Moins de jeux. Plus de précautions.
La peur du prochain bannissement
Binance suspend temporairement les dépôts de certains mèmecoins Solana. OKX durcit ses critères de listing. Un climat de doute s’installe. Chaque projet non-KYC devient suspect.
Les incubateurs effacent les traces. Plusieurs bots de Pump.fun sont désactivés. D’autres changent de nom. Mais la crainte reste là : si Pump.fun tombe, qui sera le suivant ?
Vers une recomposition du marché: Le bannissement de Pump.fun agit comme une purge
Désormais, les plateformes doivent repenser leurs liens avec les réseaux sociaux et pousser les traders à réévaluer le risque des jetons viraux.
À moyen terme, de nouveaux outils apparaîtront, plus autonomes, plus distribués, plus discrets. Mais l’ère du « lance ton coin et tweete » semble close.
La résilience en question
La crypto est bâtie sur les chocs, de plus, chaque crise devient un test de résistance. Après la chute de Pump.fun sur X, les investisseurs scrutent les signaux faibles. Est-ce une tempête passagère ou un tournant structurel ?
Les chiffres parlent : la volatilité implicite sur Solana bondit. Les volumes sur Base augmentent de 24 %. Mais la confiance reste fracturée. De nombreux traders migrent vers des blockchains plus lentes mais plus “clean”. Même le Bitcoin, en sommeil depuis les halving, attire des capitaux “fatigués du chaos”.
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Certains incubateurs stoppent les projets mèmecoins en cours. D’autres les rebaptisent en “social tokens”, “collectibles” ou “utility primitives”. Le lexique se nettoie à grande vitesse. La peur de la répression fait le ménage là où la logique ne suffisait plus.
Avec Pump.fun expulsé de X, des alternatives explosent, les protocoles sociaux alternatifs prennent feu
Farcaster, Lens et même Discord enregistrent des pics d’inscriptions. Les développeurs expérimentent des bots natifs, indépendants d’API centralisées.
Une nouvelle couche sociale décentralisée pourrait émerger, sans Elon, ni bannissement unilatéral. Mais avec plus d’opacité, plus d’entre-soi, et de nouveaux risques.
Les régulateurs s’en mêlent
L’ombre des autorités grandit. Aux États-Unis, la SEC étudie déjà les flux entrants de Pump.fun. En France, l’AMF surveille les tokens “éphémères” sans documentation. Par ailleurs, des parlementaires réclament l’interdiction des launchpads automatisés en Corée.
Pump.fun reste peut-être silencieux aujourd’hui. Mais ses conséquences, elles, résonnent déjà partout.