Le conflit israélo-palestinien pourrait engendrer des mesures de rétorsions contre les crypto-monnaies. En effet, mercredi, un groupe bipartite de 29 sénateurs américains et 76 membres du Congrès dirigé par les sénateurs Elizabeth Warren (D-MA) et Sherrod Brown (D-OH) a envoyé une lettre aux plus hauts conseillers du président Biden, exigeant des réponses sur le rôle joué par les crypto-monnaies dans le financement des récentes attaques contre Israël. Ils ont également interpellé la Maison Blanche sur ses projets visant à prévenir le terrorisme financé par les cryptos à l’avenir.
Le conflit Israël-Hamas, un prétexte pour verrouiller les cryptos?
Cette lettre marque la dernière escalade à Washington d’une narration en cours selon laquelle les cryptos auraient été un facteur clé dans une série d’attaques perpétrées par le groupe militant Hamas en Israël plus tôt ce mois-ci, qui a entraîné la mort de plus de 1 000 Israéliens et la prise d’au moins 150 autres en otages, selon le gouvernement israélien.
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Le Hamas, qui contrôle le territoire palestinien de la bande de Gaza, utilise les cryptos comme outil de collecte de fonds depuis 2019. Mais les analystes qui suivent le groupe réfutent maintenant les affirmations selon lesquelles les cryptos jouent un grand rôle dans la crise en cours en Israël et en Palestine, ou que la technologie financière représente une menace plus importante pour la sécurité que d’autres formes de services bancaires.
“Crypto représente une toute petite partie d’une image de collecte de fonds beaucoup plus grande en ce qui concerne le Hamas”, a déclaré Ari Redbord, directeur mondial de la politique chez TRM Labs, une société d’intelligence blockchain qui traque la criminalité liée aux cryptos, à Decrypt.
Les Cryptos n’ont joué que peu de rôle dans le financement du Hamas
Depuis le déclenchement de la violence en Israël le 7 octobre, seulement une “quantité relativement faible” de cryptos a été collectée par le Hamas ou par des groupes qui soutiennent l’organisation, selon Redbord.
TRM, comme les agences de maintien de l’ordre du monde entier, suit et analyse les données de portefeuilles numériques potentiellement associés à des activités criminelles sur des blockchains – des registres publics et immuables qui enregistrent les transactions cryptos. Cette transparence facilite souvent la tâche des forces de l’ordre pour identifier les portefeuilles et obtenir des bourses de cryptos centralisées afin de geler les fonds, par rapport à leur capacité à surveiller et à contrôler les comptes bancaires traditionnels. Ces dernières années, les responsables américains et israéliens ont saisi des fonds dans des centaines de portefeuilles cryptos associés au Hamas.
En effet, l’ancien directeur de la CIA, Michael Morell, a déjà qualifié Bitcoin de “bienfait pour la surveillance” qui devrait être adopté par les gouvernements du monde entier.
Bien que des observateurs reconnaissent que des organisations terroristes ont utilisé les cryptos comme moyen de collecter des fonds dans le passé, il fait valoir que ces mêmes terroristes utiliseront tous les outils de collecte de fonds à leur disposition, y compris les méthodes bancaires traditionnelles.
La réaction des députés pro-cryptos
Au Congrès, des alliés de l’industrie des cryptos ont commencé à s’opposer aux affirmations selon lesquelles les réseaux blockchain sont disproportionnellement responsables du financement de l’activité criminelle ou du terrorisme mondial. Certains sont allés jusqu’à dire que la manière dont les législateurs utilisent les troubles géopolitiques pour imposer des restrictions sur les cryptos frise le cynisme.
Pour Warren, l’ironie de la discussion politique actuelle sur les cryptos est que l’hostilité actuelle du gouvernement américain envers les cryptos ne fera qu’expulser davantage l’industrie hors des États-Unis, vers d’autres pays où il sera encore plus difficile de réglementer.
Les politiciens sceptiques sur les cryptos ont depuis longtemps dépeint la technologie comme “sombre”, suggérant qu’elle peut plus facilement être utilisée pour contourner les lois ou les contraintes physiques que d’autres formes de monnaie. La crise humanitaire qui se déroule actuellement au Moyen-Orient, d’un point de vue sinistre, prouve le contraire.
