L’euphorie autour de Bitcoin et d’Ethereum agite énormément la cryptosphère depuis le début de l’année. Pourtant, il existe d’autres cryptomonnaies qui tapissent dans l’ombre – et à juste titre – en raison de leur caractère anonyme. Monero (XMR), ZCash (ZEC) ou encore Dash (DASH) font partie des plus renommées actuellement. Quoi qu’il en soit, bien que l’anonymisation des transactions reste leur principal atout, a-t-on raison de se demander si elles sont réellement privées ? Rien n’est moins sûr.
Les atouts des cryptomonnaies anonymes
Contrairement aux cryptomonnaies pseudonymes, comme Bitcoin, les versions anonymes ne peuvent pas être retracées. Cela signifie que les autorités ne peuvent connaître ni le montant de la transaction, ni l’expéditeur, ni le destinataire. C’est la raison pour laquelle elles sont particulièrement appréciées. Le respect de la confidentialité représente en effet un facteur clé de succès pour les crypto-users.
Pourtant, cet avantage concurrentiel constitue aussi la principale menace des cryptomonnaies… aux yeux de la Justice. Eh, oui ! Certains acteurs du dark web utilisent ce type d’actifs numériques pour masquer leurs transactions illégales.
Une chasse aux sorcières menée par des régulateurs mécontents
Même si certains utilisateurs apprécient le flou légal autour des cryptomonnaies, les régulateurs veulent désormais corriger le tir. Leur objectif ? Taxer le moindre actif numérique qui passe d’un internaute à un autre. Et cela ne concerne pas que les États-Unis. Des pays, à l’instar de la Corée, ont aussi choisi de délister les XMR, ZEC et DASH de leurs exchanges, sous peine d’avoir des sanctions sévères.
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Le dernier délisting massif en date est celui de Bittrex. Pour arriver à ses fins, la plateforme a donné 30 jours à ses clients pour retirer les devises concernées de leur compte. Même si Bittrex n’a pas donné de motif précis quant au retrait presque immédiat de ces trois cryptos anonymes, on semble avoir compris la manœuvre. La vie privée n’a vraisemblablement plus sa place dans le monde des actifs numériques en 2021.
Les transactions de Monero bientôt désanonymisées ?
Comme si la chasse aux sorcières ne suffisait pas, la société de cyber-sécurité CiperTrace a aussi fait une annonce ahurissante en fin 2020.
Son contenu ? Il semblerait que la firme possède déjà deux brevets pour mettre un terme à l’anonymat des transactions en XMR (Monero). En plus de détecter la provenance des opérations financières, ses nouvelles technologies permettraient de déterminer si elles sont malveillantes ou non.
Jusqu’à preuve du contraire, les cryptomonnaies restent bel et bien anonymes. Toutefois, elles ne semblent plus à l’abri nulle part en raison de la sévérité des régulateurs financiers. Si la solution de désanonymisation de CipherTrace venait en plus à voir le jour, la cryptosphère risque de dire adieu à ces actifs controversés, à commencer par Monero.