Cent vingt-trois députés du Rassemblement National ont déposé une proposition de loi audacieuse en juillet 2025. L’objectif vise à exploiter les surplus de production électrique nucléaire française pour le minage de cryptomonnaies. Cette initiative marque un tournant dans l’approche française du Bitcoin, longtemps perçu comme énergivore et polluant.
L’Assemblée nationale a cependant jugé « irrecevable » le premier amendement déposé en juin 2025, créant une déception chez les partisans de cette innovation énergétique. Les députés persistent néanmoins dans leur démarche, considérant le potentiel économique considérable de cette proposition.
Les chiffres révélateurs du potentiel français de la production nucléaire
La production nucléaire française a atteint 361,7 TWh en 2024, soit une hausse spectaculaire de 12,9% par rapport à 2023. Avec 536,5 TWh de production électrique totale, la France retrouve son plus haut niveau depuis cinq ans. Cette performance exceptionnelle génère des excédents massifs exportés vers les pays voisins.
Le parc électrique français produit près de 70% de son électricité grâce au nucléaire, offrant une stabilité et une prévisibilité uniques en Europe. Les experts estiment que le pays pourrait produire environ 20% d’électricité supplémentaire sans construire de nouveaux réacteurs.
Une révolution économique en gestation
Le minage Bitcoin transforme les surplus électriques perdus en revenus substantiels. Les fermes de minage peuvent s’arrêter instantanément lors des pics de consommation, servant de tampon énergétique intelligent. Cette flexibilité opérationnelle révolutionne la gestion des réseaux électriques traditionnels.
L’industrie minière Bitcoin génère des revenus estimés à plusieurs milliards d’euros annuellement au niveau mondial. La France pourrait capter une part significative de ce marché grâce à son électricité décarbonée et compétitive. Les retombées fiscales représentent un enjeu financier majeur pour les collectivités territoriales.
Les défis techniques et réglementaires
L’infrastructure réseau française nécessite des adaptations importantes pour accueillir des centres de minage industriels. Les transformateurs électriques, les systèmes de refroidissement et la connectivité Internet haute performance constituent des investissements préalables considérables.
La volatilité du Bitcoin pose des risques financiers non négligeables pour les opérateurs publics. Les cours peuvent chuter brutalement, transformant une opération rentable en gouffre financier. Cette incertitude complique l’évaluation économique des projets pilotes envisagés.
L’expérience internationale comme référence
Le Texas exploite déjà ses excédents énergétiques pour le minage Bitcoin avec des résultats probants. Les mineurs texans interrompent leurs opérations pendant les vagues de chaleur, libérant l’électricité pour la climatisation résidentielle. Cette synergie énergétique fonctionne depuis plusieurs années.
La Norvège développe des centres de minage alimentés par l’hydroélectricité excédentaire. L’Island utilise ses ressources géothermiques pour des opérations similaires. Ces exemples prouvent la viabilité technique et économique du concept français.
Les enjeux environnementaux du débat
Le minage Bitcoin français utiliserait une électricité décarbonée, contrairement aux opérations chinoises ou américaines alimentées par le charbon. Cette approche respectueuse de l’environnement répond aux critiques écologiques traditionnelles. L’empreinte carbone du Bitcoin français serait négligeable.
Les opposants soulignent néanmoins la consommation énergétique massive inhérente au processus de minage. Ils privilégient l’utilisation directe des excédents pour l’industrie traditionnelle ou l’exportation vers les pays voisins. Le débat écologique reste passionné et polarisé.
Perspectives d’avenir pour la France numérique
Le changement de position du Rassemblement National sur le Bitcoin témoigne d’une évolution politique significative. Les députés y voient une opportunité de réindustrialisation et de souveraineté numérique pour la France. Cette vision stratégique dépasse les considérations purement financières.
Voir aussi – Bitcoin et la capitulation des mineurs : défis et ajustements stratégiques
L’expérimentation pilote proposée permettrait d’évaluer concrètement les bénéfices et contraintes opérationnelles. Les résultats détermineront l’extension potentielle du dispositif à l’ensemble du territoire national. La France pourrait devenir un acteur majeur de l’économie Bitcoin mondiale.
La proposition française de valoriser l’excédent nucléaire par le minage Bitcoin constitue une innovation audacieuse. Elle conjugue pragmatisme énergétique et opportunisme économique dans une approche inédite. L’avenir dira si cette trouvaille ingénieuse survivra aux obstacles politiques et techniques.