Le 1er décembre 2024, la Corée du Sud a annoncé le report de sa taxe de 20 % sur les cryptomonnaies, initialement prévue pour janvier 2022. Cette décision, marquant un nouveau rebondissement, repousse l’imposition des gains provenant des cryptomonnaies à 2027. Il s’agit du troisième report de cette taxe, dont l’objectif était de réguler un marché en forte croissance et d’en encadrer la rentabilité.
Le report à 2027, une décision clé de la Corée du Sud
Cette suspension s’inscrit dans un contexte de négociations budgétaires entre les partis politiques du pays, notamment le Parti démocratique de Corée et le Parti du pouvoir populaire, qui ont conclu un accord pour décaler la mesure à 2025, avant une nouvelle révision vers 2027.
Contexte de la mesure fiscale
La taxe sur les cryptomonnaies, d’abord proposée en 2021, visait à impliquer les actifs numériques dans le système fiscal traditionnel, en imposant 20 % sur les bénéfices supérieurs à 2,5 millions de wons (environ 1 784 dollars). Ce projet de taxation était justifié par la volonté de réguler l’essor des cryptomonnaies et de limiter les risques liés à la spéculation. Toutefois, en raison de l’instabilité des marchés et des préoccupations sur la solidité des infrastructures fiscales, ce projet n’a cessé d’être repoussé.
Les raisons du report continu
Les raisons derrière ces reports multiples sont multiples. Tout d’abord, la volatilité extrême du marché des cryptomonnaies a créé un climat d’incertitude, ce qui a poussé les législateurs à reconsidérer l’impact d’une telle taxation sur l’économie. Ensuite, l’absence d’une infrastructure fiscale adéquate pour superviser les transactions en cryptomonnaies a rendu difficile la mise en œuvre de la taxe. Les autorités sud-coréennes se sont aussi retrouvées sous pression de l’opinion publique et des acteurs du marché, qui ont exprimé leurs préoccupations face à une telle imposition en période d’instabilité économique mondiale.
Les acteurs politiques de la Corée du Sud et l’accord de 2024
Park Chan-dae, leader du Parti démocratique de Corée, a justifié ce report par la nécessité d’un “remaniement supplémentaire du système”. La conférence de presse qu’il a donnée a permis de clarifier la situation en soulignant l’importance d’ajuster les dispositifs réglementaires avant la mise en œuvre effective de la taxe. Les discussions ont abouti à un compromis entre les partis politiques sud-coréens, qui ont convenu d’une nouvelle révision pour 2025, avec un objectif final en 2027.
Impact sur l’industrie des cryptomonnaies
Ce nouveau délai a des implications majeures pour les investisseurs en cryptomonnaies en Corée du Sud. Bien que cette décision soit perçue positivement par certains, qui y voient une bouffée d’air frais dans un environnement fiscal incertain, elle laisse néanmoins le marché des cryptomonnaies dans une position précaire. En effet, ce décalage signifie que les plateformes d’échange et les acteurs du secteur devront continuer à naviguer sans cadre réglementaire précis, créant un terrain propice à l’incertitude.
L’avenir de la taxation des cryptomonnaies en Corée du Sud
Le report à 2027 laisse entrevoir une possibilité de voir la Corée du Sud adopter un cadre réglementaire plus solide. En l’occurrence, afin de contrôler le marché des cryptomonnaies tout en évitant les erreurs précédentes. De nombreux experts suggèrent que le pays devra intégrer des mécanismes de régulation plus modernes. Notamment, comme la mise en place de portefeuilles numériques régulés ou encore l’intégration de technologies de blockchain pour suivre les transactions en temps réel.
Voir aussi: Quels bouleversements attendus pour les cryptomonnaies en 2025
La Corée du Sud continue donc de repousser sa taxe sur les cryptomonnaies. Sans doute dans l’espoir de trouver un cadre plus sécurisé et mieux adapté aux évolutions rapides du secteur. Le marché des cryptomonnaies, bien que partiellement stabilisé, devra probablement s’adapter aux décisions fiscales futures du gouvernement. Les investisseurs, eux, devront se préparer à une plus grande régulation, bien que cette dernière semble encore lointaine.
